NAO 2012 AIRCELLE

SAFRAN : La CFE-CGC s’inquiète de la financiarisation croissante de la

gestion du Groupe et de ses conséquences nuisibles pour ses salariés et

son efficacité future

En dépit des très bons résultats publiés et des perspectives solides de ses activités d’aéronautiquedéfense-sécurité, l’avenir de SAFRAN va se fragiliser progressivement si un sursaut n’est pas donné à sa politique sociale pour rétablir la motivation, l'engagement et l’esprit d’initiative des salariés dont le Groupe a impérativement besoin pour relever les défis du développement des nouveaux produits et d’une croissance industrielle forte.

Le déséquilibre dans la répartition des richesses créées par SAFRAN s’est encore amplifié en 2011 en faveur des actionnaires (+24%) au détriment des salariés, ignorant ainsi les recommandations de bon sens préconisant une répartition juste entre investissement, actionnaires et salariés. Pour la CFE-CGC, l’effort d’investissement, gage de la performance et des résultats de demain, doit être mieux partagé entre les actionnaires et les salariés et ne pas être uniquement imputé sur la part revenant aux salariés. Nous l’affirmons d’autant plus fort que la CFE-CGC défend le principe de l’actionnariat salarié, qui est le 2 ème actionnaire de SAFRAN avec plus de 17% du capital, comme meilleur garant d’une stratégie industrielle à long terme.

Le dialogue social doit être absolument renforcé pour améliorer un climat social qui s’est dégradé ces dernières années et renouer les liens distendus entre l’immense majorité des salariés, incluant le personnel d’encadrement, et la Direction Générale du Groupe. Pour la CFE-CGC, l’efficacité économique ne peut être durablement au rendez-vous que si les salariés se sentent bien dans leur entreprise et leur fonction, avec le sentiment que leurs efforts et leur engagement sont reconnus. Or le niveau de stress des salariés de SAFRAN est trop élevé (malgré la conclusion d’un accord d’entreprise sur ce sujet début 2011), les déplacements en avion sur les destinations long courrier sont trop souvent, par souci d’économie à court terme, effectués dans des conditions (voyage de nuit en classe économique par exemple) préjudiciables à la santé et à la réussite de la mission. Enfin, la mise en place récente d’un dispositif de retraite complémentaire PERCO, qui est une avancée sociale, n’est cependant pas de nature à compenser de telles insuffisances.

La politique salariale du Groupe doit être suffisante pour assurer une évolution de rémunération satisfaisante et motivante pour l’ensemble des salariés qui sont fortement sollicités en cette période de croissance. Les perspectives de SAFRAN sont excellentes et pourtant les négociations salariales actuellement en cours sont au point mort du fait d’une proposition de la Direction au rabais qui ne permet pas d’assurer le maintien du pouvoir d’achat d’un grand nombre de salariés et met tous les managers en incapacité de répartir des augmentations reconnaissant les efforts consentis et les succès obtenus par les membres de leur équipe.

La CFE-CGC appelle la Direction de SAFRAN a une prise de conscience rapide de la nécessité de rétablir un juste équilibre entre politique sociale et politique financière

. Le groupe SAFRAN est une des locomotives du commerce extérieur dont notre pays a tant besoin : il ne le demeurera dans le  futur qu’à travers la juste reconnaissance de ses salariés qui en sont la première richesse.